Christina Aguilera dénonce les commentaires "d'hommes d'affaires plus âgés" sur son corps et sa sexualité au début de sa carrière
Révélée à 12 ans dans l'émission américaine "The Mickey Mouse Club", Christina Aguilera a lancé sa marque de lubrifiants, "Playground", dont les produits ont pour but d'améliorer la santé sexuelle des femmes. Dans une interview pour le magazine Allure, publiée ce mardi 28 mars, la chanteuse est revenue sur ce nouveau projet et sur son début de carrière, évoquant les commentaires "d'hommes d'affaires plus âgés" sur son corps et sa sexualité.
"C'est une évidence pour moi de faire cela", a déclaré Christina Aguilera au magazine Allure, ce mardi 28 mars. La chanteuse a co-fondé la marque de lubrifiants, "Playground", en 2022. "J'ai toujours voulu que les femmes se sentent suffisamment à l'aise et en sécurité pour explorer ce qui les fait se sentir bien. (...) Le vagin traverse beaucoup de choses, alors nous devons le laisser se sentir bien. Nous devons nous assurer de le chouchouter et de le nourrir. Si je peux permettre à d’autres femmes d’avoir le courage de sortir ou de s’explorer, alors j’aurais fait le job", a-t-elle confié.
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"Dans ce métier, vous allez être confrontée à de nombreuses opinions"
L'idée est d'améliorer la santé sexuelle des femmes, en leur redonnant le pouvoir sur leur plaisir et sur leur image. Pouvoir dont Christina Aguilera a été un temps dépossédée. Alors qu'elle se produit dans des spectacles depuis l'âge de "six ou sept ans", l'artiste est révélée à 12 ans dans l'émission américaine "The Mickey Mouse Club". Elle est rapidement sexualisée par l'industrie musicale et devient un sex-symbol malgré elle au début de sa carrière.
"Dans ce métier, vous allez être confrontée à de nombreuses opinions sur votre corps, votre sexualité, ce qui est trop ou pas assez. La plupart de ces opinions proviennent d'hommes et d'hommes d'affaires plus âgés, ce qui n'a rien à voir avec votre corps et l'image que vous avez de vous-même", a-t-elle décrit, regrettant : "Je ne donnais pas de messages créatifs qui incarnaient vraiment ce que j'étais."
Mais, à 42 ans, et avec l'expérience qui est la sienne, Christina Aguilera s'est affirmée au fil de ses projets et espère, à travers sa marque, pouvoir communiquer son savoir aux autres femmes : "Cela fait également partie de mon parcours personnel, de ma progression en tant que mère et de l'éducation de ma fille (Summer, née en 2014; ndlr). C'est pourquoi il est si important pour moi de transmettre l'expérience que j'ai acquise en grandissant dans ce secteur (l'industrie musicale, le milieu du showbusiness; ndlr) lorsque j'avais son âge. Je suppose que c'est la raison pour laquelle, à 21 ans, j'ai décidé de reprendre mon pouvoir sur mon corps et de fixer des limites."
"Être une femme en dehors des idéaux d'autrui"
Ainsi, alors qu'elle rejette son image de chanteuse pop destinée au public adolescent, Christina Aguilera décide en effet de marquer un véritable renouveau en sortant, en 2002, son album "Stripped", que l'on pourrait traduire par "dénudé, dépouillé". Elle produit son projet elle-même et co-écrit la plupart des chansons. "Les gens ont toujours pensé que ce titre avait une connotation sexuelle, mais il s'agissait plutôt pour moi de dire la vérité sur ce que je ressentais, d'embrasser mon corps et d'être une femme en dehors des idéaux d'autrui. Des chansons comme "Beautiful" à "Dirrty" en passant par "Fighter", il s'agit de différentes émotions liées au fait d'être une femme, et ce sont toutes des choses que j'ai embrassées."
"J'ai l'impression que c'est un nouveau départ", avait déclaré la chanteuse à la chaîne de télévision MTV, au moment de la sortie de cet album. Elle l'avait alors présenté comme "une réintroduction en tant que nouvelle artiste en quelque sorte, parce que pour la première fois, les gens me voient vraiment et apprennent à me connaître".
"J'ai écrit cette chanson pour me guérir"
Dans "Stripped", Christina Aguilera a également signé la balade "I'm OK", où elle évoque son enfance et son père, qu'elle a accusé d'avoir été violent avec elle-même et sa mère, avant que le couple ne finisse par divorcer. "C'est un sujet tellement tabou parce qu'il se produit à la maison", a déclaré la chanteuse. "J'ai écrit cette chanson non pas pour le dénigrer, mais pour me guérir et pour donner aux gens de l'espoir ou une voix à laquelle s'identifier. Savoir que l'on peut s'en sortir et que tout ira bien".
Christina Aguilera est loin d'être la seule chanteuse révélée très jeune à avoir souffert des décisions d'hommes d'affaires sur sa carrière et sur son image. Le cas de Britney Spears, également ancienne membre du Club Mickey, est édifiant. Invitée par une radio de Boston, AMP, dans l'émission "The TJ Show", en 2013, l'interprète de "Toxic" a reconnu avoir subi la pression des producteurs, qui la voulaient toujours plus sexy : "Oui, on me pousse à renvoyer une image plus sexuelle que ce que je voudrais." Et de préciser : "Il y a beaucoup de sexe dans ce que je fais. Mais parfois, j'aimerais revenir au bon vieux temps, quand on portait la même tenue pendant tout le clip, qu'on dansait pendant tout le clip et qu'il n'y avait pas autant de connotations sexuelles. J'aimerais faire une vidéo qui soit centrée autour de la danse et être moi-même."
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