Largué.e, délivré.e : "Il m'avait caché sa vasectomie et me faisait croire que c'était moi qui étais stérile"

Largué.e, délivré.e :
Largué.e, délivré.e :

Vous vous rappelez de ce sentiment de vide quand il ou elle prononce l’irrévocabilité ? Pourtant, les ruptures, si elles peuvent apparaître insurmontables, nous apprennent toujours. Largué.e, délivré.e raconte ces moments de la vie où il a été question de se réinventer pour vivre une vie plus belle encore.

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Sandrine est en couple depuis 6 ans avec son ex-compagnon quand celui-ci lui annonce que leur histoire est finie : "J’ai eu du mal à comprendre parce qu’on essayait d’avoir un enfant depuis presque un an. Ça me stressait beaucoup et je faisais tout mon possible pour que ça marche en surveillant mon cycle en permanence, en faisant des tests de fertilité pour optimiser nos rapports, en mangeant le plus sain possible et en bouleversant mon mode de vie." Si Sandrine ressent une telle pression c’est parce que son ex-compagnon en est responsable : "Il me disait que ça venait de moi, que je ne faisais pas ce qu’il fallait, que quand on ferait des tests avec un médecin on verrait que je ne suis pas fertile. Il m’a beaucoup dit que c’était lié à mon mode de vie, alors j’ai tout bouleversé. Je l’aimais et j’avais envie de cet enfant avec lui."

Quittée parce que supposément infertile

Son ex-compagnon la quitte en lui annonçant que son infertilité prétendue en est la cause : "Il ne voulait pas d’une "demi-femme". J’ai été dévastée. Pendant plusieurs jours pourtant, je me suis dit qu’il avait raison. Qu’il n’avait pas à sacrifier sa paternité pour moi. Mes amies et mes parents n’arrêtaient pas de me dire de me mettre en colère. Maintenant, je vois ce temps qu’il m’a fallu pour voir la vérité comme une perte de temps."

Quelques mois plus tard, Sandrine fait en effet des tests pour en savoir plus sur sa fertilité : "Je n’avais aucun problème. Les médecins m’ont vite fait comprendre que le problème ne venait pas de moi. Ça m’a soulagée. Comme ça m’a soulagée après de me rendre compte que j’avais eu de la chance de ne pas faire un enfant avec cet homme."

Par hasard, elle rencontre un jour une précédente compagne de son ex : "On n’avait jamais eu grand-chose à se dire mais j’ai été attirée par elle. J’ai ressenti le besoin de lui dire bonjour et de lui raconter ce qui s’était passé. C’est elle qui a tout débloqué. En fait, mon ex avait subi une vasectomie pendant qu’il était avec elle. Il n’aura jamais d’enfant. Je pense que je ne comprendrais jamais les raisons qui l’ont poussé à me cacher ça et à s’en servir pour me manipuler mais cette information m’a permis de faire le deuil de cette relation complètement toxique. Moins d’un an après la rupture, j’ai appris que je pourrais avoir un enfant un jour et que c’était mon ex le problème. Je me suis sentie libérée."

Vidéo. " La pratique de la vasectomie est très taboue en France"

Un bébé pour septembre

Sandrine s’apprête à devenir maman en septembre : "J’ai rencontré quelqu’un. C’est un homme doux qui me respecte. Il ne me reproche jamais ce que je suis. Il accepte toujours de dialoguer. Comme moi, il veut fonder une famille. On a les mêmes rêves, les mêmes projets. Une fois la décision prise, je suis tombée enceinte au bout de 2 mois. Et tout se passe merveilleusement bien. Je ne sais pas ce qui m’a pris de croire que ce que je vivais avant était une bonne relation. Quand on en sort, on ne voit plus que ça."

Elle garde en elle une colère contre son ex-compagnon : "J’ai quand même mis du temps à me reconstruire. Après lui, je n’avais plus aucune confiance en moi. J’ai aussi le sentiment qu’on aurait pu se quitter bien avant. Pourquoi j’ai stressé pendant un an autour d’un projet de bébé qui n’était de toute façon pas réalisable ? C’était une torture et c’était complètement gratuit. Je lui en veux pour tout ça. Si je le croise un jour, je crois que je lui crache au visage. J’espère qu’il ne refera ça à personne d’autre. Mais j’ai décidé de ne pas vivre avec cette culpabilité supplémentaire. Je ne peux pas protéger les autres. C’est son autre ex qui m’a convaincue de ça. Si elle m’avait dit plus tôt que c’était un connard, je ne suis pas sûre que je l’aurais crue. J’étais complètement aveuglée par mon amour pour lui. La leçon de tout ça, c’est que maintenant je fais confiance aux autres femmes. Plus question de croire que toutes les exs sont folles. C’est une ex qui m’a redonnée confiance en moi et qui m’a permise de me reconstruire."

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