Histoires de femmes infidèles : "Je me suis mise à tromper mes mecs dès le début de ma vie amoureuse, j’en tirais une certaine fierté"
En mars 2019, le profil de la femme infidèle type était partagé par un site de rencontres spécialisé : 37 ans en moyenne, cadre supérieure, citadine, mariée depuis plus de cinq ans et mère de deux enfants. Différentes études tendent également à montrer que de plus en plus de femmes se tournent vers l'infidélité (elles étaient 31% à déclarer avoir déjà trompé en 2014, et 33% en 2016). Qui sont ces femmes ? Quelles sont leurs motivations ? Comment organisent-elles leurs vies ? Ce sont les questions que nous avons voulu poser à certaines d'entre elles.
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Emma a 28 ans et est en couple depuis 4 ans : "On s’est rencontrés à la toute fin de nos études, pendant un stage. Ça a été le coup de foudre comme dans un film. On se sautait dessus à longueur de journée. Je sais que je suis jeune mais je n’avais jamais aimé comme ça et ça ne s’est pas démenti avec les années. Je sais que je vais l’aimer encore longtemps."
"Aller voir ailleurs pour mieux revenir"
Mais Emma cache aussi un lourd secret depuis le début de leur histoire : "Je l’ai trompé quasiment la première semaine. Quand j’aime quelqu’un, j’ai besoin de tester les limites et mes sentiments avec quelqu’un d’autre. J’ai toujours fonctionné comme ça. Me retrouver dans les bras d’un autre mec, ça me permet de mesurer à quel point c’est parfait avec mon homme à moi. Je ne dis pas non plus que j’enchaîne les plans cul nuls. J’ai juste besoin tous les 3-4 mois d’aller voir ailleurs pour mieux revenir. Ça ne dure jamais et ça n’a pas d’importance pour moi mais c’est vital pour mon couple, je le sais."
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Emma avoue que ce mode de fonctionnement lui procure aussi une sensation de pouvoir : "Je l’aime, ça c’est une chose, mais je ne supporte pas d’être tout à fait dépendante de quelqu’un. Continuer à voir d’autres hommes à côté, ça me permet de me sentir forte et indépendante. Comme si je pouvais le quitter à tout moment, comme si j’avais toujours une porte de sortie. Ce n’est pas tout à fait vrai et je serais dévastée si c’était fini entre nous, mais les gars à côté me permettent d’être en confiance. Ce n’est pas lui qui a tout le pouvoir sur moi, j’en ai autant de mon côté."
Elle envisage de commencer une thérapie : "Je sais que mon modèle n’est pas sain. Je comprends les femmes qui sont infidèles pour le plaisir, moi je sais que c’est parce que je ne sais pas gérer mes sentiments et mon engagement dans la relation. Mais je veux être mère un jour, je veux passer les étapes, je veux habiter avec lui. Je ne peux pas faire ça en continuant à b*iser à côté. Il va falloir que j’arrête sans me sentir menacée. Je n’ai pas encore sauté le pas mais j’ai noté quelques noms de psy qu’on m’a conseillés. Ça prendra peut-être du temps mais je sais que je le fais pour nous autant que pour moi. D’ici la fin de l’année, c’est sûr, je veux avoir eu un premier rendez-vous."
"Je veux changer"
Pour la jeune femme, son infidélité serait une "habitude" transmise par son géniteur : "C’est mon père qui trompait ma mère et c’est un schéma plutôt classique. Je n’ai jamais su pourquoi. Il a toujours refusé de m’en parler avant de disparaître de ma vie. Je sais juste que je me suis mise à tromper mes mecs dès le début de ma vie amoureuse et que j’en tirais une certaine fierté au début. Je me disais que c’était moi qui tenais les rênes. Je ne voulais pas être comme mon père mais je ne voulais surtout pas être comme ma mère, que je ne voyais que comme une victime. Sur ce point, j’ai changé. Je vois maintenant que ma mère a eu la force de virer mon père de sa vie quand elle en a eu marre de ses tromperies. Elle est tout sauf une petite chose faible. Et être la personne qui trompe ne veut pas dire ne jamais se faire tromper de l’autre côté. J’ai bien conscience que mon schéma de pensée est simpliste et que même moi je n’y crois pas. Mais j’ai cette mauvaise habitude et ces mauvais réflexes, qu’il faut changer. Je veux changer alors il n’y a pas de raison que je n’y arrive pas. Là, ce serait une vraie victoire contre mon père. J’aurais réussi à casser le cycle du comportement de m*rde."
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