Jonah Hill accusé par son ex d'avoir été "émotionnellement abusif" : comment repérer ce type de comportement ?
Récemment, l'acteur américain Jonah Hill a été accusé par son ex petite amie Sarah Brady d'avoir "abusé émotionnellement" d'elle. La jeune femme lui reproche entre autres de lui avoir interdit de poster des photos en maillot de bain, de surfer avec des hommes ou de fréquenter certaines de ses amies, qu'il jugeait dans des "situations instables". Ces comportements abusifs ne se remarquent malheureusement pas forcément en début de relation, et de nombreuses femmes en font les frais. Voici quelques conseils pour les repérer et vous faire gagner du temps.
La liste est longue comme le bras. "Simple et clair. Si tu as besoin de : surfer avec des hommes, d’avoir des amitiés sans règles avec des hommes, de continuer à poser en tant que mannequin, poster des photos de toi en maillot de bain, des photos sexuelles, avoir des amitiés avec des femmes instables avec qui tu as un passif récent... Alors je ne suis pas le bon partenaire pour toi." Ça, ce sont les "exigences" de Jonah Hill, acteur américain de presque 40 ans, envers sa compagne, Sarah Brady, professeure de surf et étudiante en droit. Celle qui est désormais son ex compagne n'a pas supporté ces "limites à poser dans une relation romantique", selon les propres dires de l'acteur, et a décidé de révéler des captures d'écran de messages qu'il lui avait envoyés dans sa story sur Instagram, le 8 juillet 2023.
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"Si votre partenaire vous parle comme ça..."
Ainsi, Sarah Brady a estimé que Jonah Hill a "abusé d'elle émotionnellement". Elle souhaitait que son expérience puisse aider d'autres femmes. "C'est un avertissement à toutes les filles", a-t-elle écrit sur son compte Instagram. "Si votre partenaire vous parle comme ça, préparez un plan de sortie. Appelez-moi si vous avez besoin d'une oreille", a-t-elle ajouté.
Dans d'autres messages dévoilés, on peut lire que l'artiste demande à sa compagne de l'époque de ne plus voir certaines personnes de son entourage : "Je respecte ton amour du surf, mais je me respecte aussi. Et ton amour du surf et ton manque de conscience ne s'excluent pas mutuellement. Si tu veux un mariage et une famille, tu ne peux plus jouer la carte des 25 ans, tu dois couper les liens avec certaines personnes", lui impose-t-il. Ce comportement se répète, chaque échange se terminant par l'acteur qui précise que "c'est terminé". Sarah Brady n'est pas dupe de cette attitude : "J'ai l’impression que tu me testes pour voir si tu devrais me garder ou me larguer comme si j’étais une petite idiote naïve et inconsciente socialement", lui envoie-t-elle. Ce à quoi il répond : "Ce sont tes mots, pas les miens".
"La jalousie en elle-même n'est pas mauvaise"
La surfeuse a aussi qualifié l'acteur de "narcissique misogyne" dans une série de nouveaux messages. C'est loin d'être la première femme à dénoncer ce genre de comportements. Mais comment débusquer ce type d'attitude avant de trop s'engager dans une relation ?
Cela reste malheureusement extrêmement compliqué, comme nous l'explique Raphaëlle de Foucauld, thérapeute de couple et sexothérapeute, fondatrice du concept 2 Minutes De Bonheur : "Quand un couple démarre, il ya une période de fusion, de "lune de miel", où l'autre nous paraît parfait. On aime qu'il soit en retard, on adore qu'il soit désordonné, on aime son côté fantaisiste, donc ça, ça dure entre dix-huit mois et trois ans à peu près. Après ces petits travers commencent un peu à nous agacer, et c'est là que commencent à naître les difficultés dans le couple. Par exemple, la jalousie en elle-même n'est pas mauvaise, être jaloux c'est tenir à la relation, ça peut être une preuve d'amour. Mais cette jalousie devient toxique si on pousse l'autre à vouloir changer et à ne plus être la personne qu'elle est."
Si de nombreux couples connaissent cette désillusion, c'est ainsi la manière de l'aborder qui peut révéler des comportements abusifs : "Il y en a un des deux qui se sent moins en sécurité dans la relation, et qui va devenir assez exigeant, un peu dépendant affectivement et va demander à l'autre de changer et de devenir à son image. Il y a aussi un autre pan de personnes assez perfectionnistes qui veulent que les choses soient faites comme elles le souhaitent. Et c'est là où naissent les problèmes en général", estime l'experte.
Poser des questions
Pour autant, ne vous avisez pas de coller directement l'étiquette de "pervers narcissique" ou de "personne toxique" à votre dernière conquête : "Il ne faut pas oublier qu'un couple c'est une relation. La relation, on en est chacun responsable, de 50%. Et les 50 autres pour cent, je ne peux pas les faire à la place de l'autre. Si je commence à vouloir prendre des décisions à la place de l'autre et lui enlever une part de liberté, là je pense qu'effectivement il y a une toxicité dans la relation", explique la thérapeute.
Pour éviter d'en arriver là, Raphaëlle de Foucauld a une solution : la communication. "Très souvent, il y a un engagement dans la relation qui est assez rapide, mais en fait, on oublie de poser des questions fondamentales, on peut avoir peur de faire ou de dire des choses parce que ça briserait la relation. Alors qu'au contraire, ça ne fait que l'enrichir. 'Qu'est-ce que moi j'attends du couple ?' 'Est-ce qu'on est un couple ?' Parce que la question se pose vraiment aujourd'hui. Toutes ces questions-là, c'est bien de se les poser en amont. Parce qu'on ne choisit pas de tomber amoureux. Mais aimer, c'est quelque chose qui se choisit. On va avoir une part d'engagement, de partage de valeurs... Il peut se créer beaucoup de déséquilibre, et beaucoup d'incompréhension."
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"Toucher à l'enveloppe de la personne, c'est un manque de respect"
Raphaëlle de Foucauld insiste : "Liberté, respect, consentement, pour moi, ce sont les trois clés fondamentales d'un couple qui fonctionne." À ces trois piliers d'une relation s'opposent trois autres attitudes négatives, voire éliminatoires : "Quand on passe à tout ce qui relève du jugement, du reproche ou de l'exigence, là on est dans quelque chose qui devient toxique."
La thérapeute donne des exemples : Le jugement, ça peut être 'tu laisses traîner tes affaires, t'es vraiment désordonnée.' On est dans une espèce de généralisation. Après ça, on attaque la personne directement au lieu de juger les actes. Au lieu de dire 'tu n'as pas rangé tes chaussettes' on dit 'tu es désordonnée, tu as toujours été comme ça', 'encore', 'une fois de plus', 'à chaque fois', 'définitivement'... Tous ces mots-là vont être de l'ordre du jugement, du reproche. Les exigences, c'est 'tu dois faire comme ça', 'il faut que tu fasses comme ça', donc on enlève l'espace de liberté de la personne. La liberté, le respect et le consentement ne sont plus là."
Ce sont donc des petites phrases comme celles-ci, qui, répétées, peuvent mettre la puce à l'oreille. Aussi, les critiques sur le physique et la dévalorisation de l'autre partenaire ne sont pas acceptables. Dans ces cas-là, la meilleure chose à faire reste encore de rompre, conclut Raphaëlle de Foucauld : "Tout ce qui va toucher à l'enveloppe de la personne, c'est un manque de respect. Quand on commence à se sentir un peu piétiné, la première chose à faire c'est d'oser le dire, parce que parfois la personne ne peut pas le savoir. C'est important de s'affirmer en disant 'ça, ça me convient, ça, ça ne me convient pas'. Maintenant, dans une relation, il est clair qu'il y a des points de non-retour qui peuvent être atteints, et quand ces points de non-retour sont atteints, la séparation reste la solution."
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