Je milite donc je deviens lesbienne : "Une fois que j’ai goûté au plaisir avec une femme, je n’ai pas pu revenir en arrière"

Je milite donc je deviens lesbienne :
Je milite donc je deviens lesbienne : "Une fois que j’ai goûté au plaisir avec une femme, je n’ai pas pu revenir en arrière"

Dans les années 70, le lesbianisme politique est un courant de pensée issu du féminisme radical. Il se définit par un refus de partager des relations avec des hommes dans l’optique de combattre le patriarcat. Pour certaines femmes aujourd’hui, il est question de sortir de schémas toxiques et de se donner l’opportunité de vivre des histoires d’amour équilibrées. C’est ces histoires que nous allons raconter.

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Bianca, 43 ans, a profité d’une période de célibat pour tenter l’aventure avec une femme : "J’en avais envie depuis longtemps et mon précédent partenaire n’arrêtait pas de vouloir profiter de cette idée en organisant un plan à trois, deux femmes et un homme. Heureusement, ça ne s’est jamais fait. Je n’en avais pas du tout envie avec lui dans la pièce. J’ai toujours eu une attirance pour les femmes mais, à ce moment là, je n’étais jamais tombée amoureuse d’une femme. C’était juste quelque chose dans l’air, un choix conscient et inconscient quand je cherchais de la pornographie et que je me retrouvais à préférer les scènes entre femmes. Mais je ne savais pas comment m’y prendre, ni pour aborder une femme, ni pour lui plaire ni pour lui donner du plaisir. Ça me paraissait très lointain et j’étais sûre de garder cette idée comme fantasme toute ma vie. J’étais résignée dans mon hétérosexualité."

Des a priori dans la tête

Elle en parle à une amie qui lui conseille de tester une application de rencontre : "Je ne savais même pas qu’il était possible de rencontrer des femmes dessus. Enfin pas quand on était une femme. Je me rends compte que pendant très longtemps, j’ai eu des a priori dans la tête et un monde très binaire autour de moi. J’ai crée un compte et j’ai commencé à parler avec des femmes. Mais mon inexpérience jouait contre moi, beaucoup de femmes ne veulent pas jouer les professeurs ou sujets d’expérience pour les hétéro-curieuses. J’ai mis un bon mois à trouver quelqu’un qui veuille bien me rencontrer en vrai. Et on a couché ensemble deux semaines après la rencontre. J’en mourais d’envie."

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C’est là que pour Bianca tout bascule : "Une fois que j’ai goûté au plaisir avec une femme, je n’ai pas pu revenir en arrière. Ça a tout changé dans ma vie. Je me suis pris dans la tête toutes les concessions que j’ai faites toute ma vie. Les amants nuls, les hygiènes douteuses, le non-plaisir, la non-prise en compte de mes envies et même de mes ressentis. J’avais passé ma vie à avoir une vie sexuelle nulle. Ça a été violent. J’ai eu énormément de plaisir cette nuit là, mais ça a été presque trop. J’ai fini en larmes. Elle m’a prise dans ses bras et je lui ai expliqué. Depuis, je n’ai jamais pu avoir envie d’un homme. J’ai décidé que c’était fini pour moi."

Pas de retour en arrière

Bianca est un temps en couple avec sa première amante : "Nous sommes restées ensemble pendant 6 mois mais ça n’a pas tenu. Elle était un peu trop jalouse pour moi et j’avais envie de tester mon pouvoir de séduction. Je n’ai pas voulu lui faire de mal alors j’ai préféré la quitter. J’ai eu quelques histoires qui n’ont pas duré ensuite et puis je suis tombée amoureuse d’une amie de ma première ex. Un truc classique de lesbienne. Ça a été un grand chagrin d’amour pour moi parce que nous avons été ensemble 2 ans, été très heureuses et que c’est nos envies pour l’avenir qui nous ont séparé. Elle voulait des enfants et moi pas. On en a beaucoup parlé mais on a jamais trouvé d’autre solution que le sacrifice de l’une d’entre nous et ça n’était pas envisageable. On s’est séparées en s’aimant encore. J’ai mis des mois à m’en remettre. Là encore, je n’avais encore jamais vécu ça. Je n’ai aimé personne autant qu’elle. Dire adieu aux hommes et choisir de devenir lesbienne m’a donné des sensations fortes, c’est le moins qu’on puisse dire."

Bianca est actuellement célibataire : "Je fais quelques rencontres mais rien de sérieux. Je n’ai pas trop envie de m’installer avec quelqu’un. J’ai envie de passer du temps à soigner mes amitiés, à profiter de la vie, à penser à moi. C’est quelque chose que je ne me permettais jamais quand j’étais hétérosexuelle et en couple. Tout tournait autour de l’homme. Là, c’est moi le centre de mon monde. Et ça ne me fait pas de mal, au contraire."

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