Le Nutri-Score nouvelle version jugé pertinent par cette étude européenne, n’en déplaise à Danone

Une étude européenne fait un lien entre Nutri-score et maladies cardiovasculaires.
LAURIE DIEFFEMBACQ / AFP Une étude européenne fait un lien entre Nutri-score et maladies cardiovasculaires.

SANTÉ - « Cette étude apporte de nouvelles preuves de la pertinence du profil nutritionnel proposé par le Nutri-Score pour caractériser les aliments ayant un profil nutritionnel plus sain. » Telle est la conclusion d’une équipe de chercheurs, qui établissent un lien direct entre aliments mal classés au Nutri-Score et risque accru de maladies cardiovasculaires.

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« Un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires a été observé chez les personnes consommant un régime alimentaire de moindre valeur nutritionnelle, tel qu’évalué par le score uNS-NPS (le Nutri-Score, NDLR) », souligne l’équipe, qui a publié les résultats de son enquête dans la revue scientifique le Lancet Regional Health-Europe ce mardi 10 septembre.

Le Nutri-Score, c’est cet étiquetage des aliments mis en œuvre dans plusieurs pays européens, sur une base volontaire. Adopté en France en 2017, il classe les produits de A à E, en fonction de leur qualité nutritionnelle. Son adoption reste optionnelle, du fait de la réglementation européenne sur l’étiquetage et repose donc sur la volonté des industriels de l’agroalimentaire.

« Une catégorie est attribuée à un aliment ou une boisson en fonction d’un algorithme calculé à partir de sa composition pour 100 g en énergie, sucres, acides gras saturés et sel (à limiter) et en protéines, fruits, légumes et légumineuses (à favoriser) », précise l’Inserm, qui a participé à l’étude, dans un communiqué.

Danone dénonce le nouveau mode de calcul

Le mode de calcul a été modifié par le comité international en charge de son suivi et les règles ont été durcies depuis le 1er janvier 2024. Conséquence : Danone a annoncé début septembre qu’elle allait cesser d’afficher le Nutri-Score sur ses yaourts à boire, dont la note a baissé. C’est pourtant sur la base de ce nouveau mode de calcul que l’étude, menée conjointement par l’Inserm, l’Inrae, le Cnam, l’Université Sorbonne Paris Nord, l’université Paris Cité, et le Centre international de recherche sur le cancer (OMS-CIRC), a été réalisée.

Au total, 345 533 citoyens venant de sept pays d’Europe, de la cohorte Epic (European prospective investigation into cancer and nutrition), ont participé à l’enquête et ont été suivis entre 1992 et 2010. « 16 214 participants ont développé une maladie cardiovasculaire (dont 6 565 infarctus du myocarde et 6 245 accidents vasculaires cérébraux ou AVC) », indique l’étude. Ils avaient consommé en moyenne plus d’aliments d’une « qualité nutritionnelle globale inférieure » sur l’échelle du Nutri-Score.

Pour les chercheurs, l’objectif était de « fournir de nouveaux éléments scientifiques pour la validation du Nutri-Score à une échelle européenne ». Les maladies cardiovasculaires représentant en Europe un tiers des décès en 2019 et « l’alimentation serait responsable d’environ 30 % des décès dus aux maladies cardiovasculaires », rappelle l’Inserm dans son communiqué.

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