Voici l'alternative la plus économique au skyr, considéré comme "l'arnaque islandaise"
Riche en protéines, pauvres en calories, mais aussi très cher, le skyr est considéré par l'UFC-Que choisir comme l'"arnaque islandaise". Si on le vante autant, c'est surtout par effet de mode. Car, à vertus égales, il peut-être remplacé par le petit-suisse, une alternative bien plus économique.
Sur les réseaux sociaux, le skyr est devenu un incontournable des petits-déjeuners ou des goûters. En France, ce yaourt islandais est arrivé dans les rayons en 2018. Très protéiné et simple à digérer (y compris pour les estomacs les plus sensibles), ce yaourt à la texture mi-yaourt et mi-fromage blanc se veut pauvre en matières grasses. Avec un taux de calories compris entre 0,5% et 3%, le skyr possède néanmoins un défaut : son prix. L'UFC-Que Choisir va plus loin en parlant même d'une "arnaque à l'islandaise" et explique que "la recette du skyr ressemble à s’y méprendre à celle du yaourt industriel, si ce n’est son égouttage plus long."
L'association des consommateurs a publié un article sur le skyr pour rappeler aux consommateurs qu'il s'agit avant tout d'un effet de mode. "Le skyr est entre 3 et 6 fois plus cher qu’un fromage blanc allégé". "Certes, il est riche en protéines : il en contient en moyenne 30% de plus qu’un fromage blanc allégé. Mais cette spécificité est probablement sans intérêt pour la plupart d’entre nous", précise l’UFC-Que Choisir.
Quid de l'argument coupe-faim ? Les défenseurs du laitage islandais le mettent en avant pour ses intérêts nutritionnels et le sentiment de satiété qu'il procure. Là encore, l'UFC-Que choisir cite les propos d'Anestis Dougkas, spécialiste des protéines laitières à l’institut Lyfe, pour démonter le produit : "Les skyrs n’apportent, par portion, que 2 ou 3 g de plus que la moyenne des fromages blancs allégés… Une différence jugée "insuffisante pour avoir un effet sur la satiété.". Quant à sa texture plus dense en raison de son niveau de protéines plus élevé, là encore, cela peut être à double tranchant. "Les pâtes plus épaisses sont consommées en plus petites quantités », affirme Ciaran Forde, qui travaille sur ce sujet à l’université Wegeningen (Pays-Bas). Ce qui sous-entend que vous en mangez moins et donc consommez moins de protéines.
Des alternatives à l'"arnaque islandaise"
Dans les rayons de supermarché, le skyr est omniprésent, à des prix frôlant parfois l'indécence. Il y a quelques jours, Sophie Janvier alerte les consommateurs du piège tendance du skyr. Nutritionniste et journaliste, Sophie Janvier explique dans un post Linkedin qu'il est tout à fait possible d'obtenir les mêmes effets que le skyr avec des yaourts natures 0%. Pour celle et ceux qui souhaitent un peu plus de saveur sans dissiper les effets "0 calories", il est tout à fait possible d'opter pour un yaourt 3%, "La différence calorique est minime, et le goût bien meilleur" explique Sophie Janvier.
Le yaourt islandais est 3 fois plus riche en protéines qu'un yaourt nature et composé de 10% de protéines, de 3% de glucides et d'environ 0 à 3% de matières grasses (60 calories pour 100 g). Cependant, la différence avec son concurrent le petit-suisse est minime puisque ce dernier contient pas moins de 9,5% de protéines et 3,4% de glucides.
Adepte du Skyr pendant plusieurs années, Mercedes, 63 ans, explique : "Je l'ai d'abord vu à la télévision, puis sur les réseaux sociaux. On me l'a vendu comme un produit connu pour ses propriétés à basses calories, idéal pour mes longues journées". En-cas sain, sa texture apporte une véritable sensation de satiété. "Le soir, lorsque je n'avais pas envie de cuisiner, je m'en servais un bol avec un peu de miel pour donner du goût. J'en utilisais pour réaliser des recettes en tout genre, dans les cakes, les gaufres, les sauces salade, les flans". Consommatrice avérée, Mercedes a cependant dû se rabattre sur une alternative plus économique.
"C'est un super produit, mais malheureusement hors de prix"
Comme le dit si bien le dicton, "la qualité se paie". Trouver un aliment ultra-protéiné, peu calorique, facilement incorporable à une recette et financièrement abordable, c'est presque mission impossible. Plus cher que les autres yaourts, le skyr n'est pas compatible avec tous les budgets. Mercedes a dû faire un choix : "C'est un super produit, mais malheureusement hors de prix". Contrairement aux idées reçues, les alternatives sont nombreuses. "J'ai trouvé l'équivalent chez les petits-suisses en termes de goût, de coût et de bienfaits caloriques".
En effet, le skyr est vendu cher que les fromages blancs et les petits-suisses. À titre comparatif, le paquet de 12 petits-suisses est vendu à 2,50€ environ (soit 3,23€ le kilo) alors que le pot de 450g de skyr est en général vendu à 3€ (soit 7€ le kilo). Une différence de prix qui s'explique par la quantité de lait utilisée lors de la fabrication. Très longtemps réservés aux tout petits, les petits-suisses représentent une très bonne alternative économique avec une très faible teneur en matière grasse. Pour les gourmands qui souhaitent garder la ligne sans se priver, il existe aujourd'hui des petits-suisses 0%.
Si Sophie Janvier vante les mérites des petits-suisses, l'UFC-Que choisir tempère : "Ils sont vendus dans de minuscules pots en plastique et entourés d’un papier imbibé de conservateurs – ils s’avèrent donc moins recommandables.".
Peut-on vraiment qualifier le skyr d'"arnaque" ?
Peut-on pour autant parler d'une "arnaque" ? Certes, d'autres produits vendus en supermarché peuvent apporter tous les bienfaits du skyr à des prix plus avantageux, mais le yaourt islandais peut mieux convenir à certains publics. Comme le souligne l'association de consommateurs dans son article, le skyr convient mieux que ses concurrents aux sexagénaires : "À partir de la soixantaine, on manque parfois de protéines, ce qui favorise la fonte musculaire et augmente le risque de perte d’autonomie avec l’âge. Quelques grammes de plus par portion sont, dans ce cas, toujours bons à prendre", éclaire Stéphane Walrand, chercheur en nutrition humaine à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) pour l'UFC-Que Choisir.
Les personnes qui souffrent d'intolérance au lactose feraient mieux de se tourner vers le skyr, comme le précise Sophie Janvier : "Les ferments lactiques permettent de le pré-digérer, ferments lactiques qui ont aussi un intérêt non négligeable pour notre microbiote. Bref, selon votre tolérance au lactose, vous pouvez ou non supporter ces produits laitiers. Le skyr, très pauvre en petit lait, est souvent un peu plus digeste.".
Bref, comme de nombreux nutritionnistes le répètent, il n'existe pas d'aliment miracle. La solution se trouve dans l'équilibre.
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