Publicité

Largué.e, délivré.e : "Je m’étais résignée à vivre comme ça pour le reste de ma vie"

Largué.e, délivré.e :
Largué.e, délivré.e :

Vous vous rappelez de ce sentiment de vide quand il ou elle prononce l’irrévocabilité ? Pourtant, les ruptures, si elles peuvent apparaître insurmontables, nous apprennent toujours. Largué.e, délivré.e raconte ces moments de la vie où il a été question de se réinventer pour vivre une vie plus belle encore.

Si vous aussi vous voulez raconter vos belles histoires de vie, d'amitié et d'amour, vous pouvez envoyer un message à cette adresse : lucilebellan@gmail.com.

Camille a 38 ans et elle est célibataire depuis 6 mois : "Je viens de passer les 10 dernières années de ma vie avec la même personne, je pense que je vais rester célibataire un petit moment juste pour profiter. Et puis de toute façon à mon âge, c’est pas les prétendants qui se bousculent au portillon pour vivre un truc sérieux. Je suis déjà bien dans ma vie, je vais continuer comme ça à ne penser qu’à moi. Ça me donne l’impression que je suis tellement libre. C’est un sentiment grisant, j’adore."

Quand son compagnon depuis 10 ans lui annonce qu’il ne sait pas si ils doivent rester ensemble, elle a une réaction singulière : "Je n’ai pas pleuré, je n’ai pas crié. Il a cru que j’étais sous le choc mais en fait j’étais soulagée. Ça faisait bien 2 ans qu’on s’engueulait régulièrement pour rien, qu’on ne s’amusait plus beaucoup, qu’on baisait peu. Je m’étais résignée à vivre ça pour le reste de ma vie juste par peur de me retrouver toute seule et aussi parce que je croyais que c’était une fatalité. Quand il m’a dit qu’il n’était plus sûr de m’aimer comme avant, j’ai failli lui répondre que moi aussi. Mais je ne lui ai pas fait le cadeau de ça quand même. J’avais envie qu’il culpabilise un peu."

Soulagée mais coupable

Après la rupture, Camille ressent de la culpabilité : "Je m’en suis voulue d’avoir été soulagée. Je m’en suis voulue de l’avoir culpabilisé alors qu’il me libérait. J’ai passé des semaines à me dire que j’étais une personne horrible et que personne ne réagissait jamais comme ça. Dans mon deuil de notre histoire, il y a eu une phase où je ne m’aimais plus du tout, comme si je lui donnais raison de ne plus m’aimer non plus. C’est un peu bizarre mais j’étais perdue. Je me disais que si celui qui avait passé 10 ans avec moi finissait par me quitter, c’est parce que je ne valais pas la peine de passer 10 ans supplémentaires à mes côtés. Et puis j’ai réalisé que ce n’était pas un concours, que son geste n’était pas un jugement de valeur. Parfois on n’aime pas ou plus des gens qui sont très bien. Il n’y a juste pas ou plus de sentiment. Il m’a quittée parce qu’il n’y avait plus rien pour lui, ça ne veut pas dire que c’est impossible de m’aimer mais juste que sa réserve était épuisée."

Vidéo. "Mon déclic, c'est quand j'ai décidé d'arrêter les hommes"

Pour s’aimer à nouveau, Camille s’entoure de proches qui la soutiennent : "C’est la présence de mes amies qui a tout changé pour moi. J’ai réalisé qu’elles étaient là depuis plus longtemps que lui et qu’elles étaient encore là. Même quand je chouinais, même quand je m’auto-dépréciais, même quand j’avais la flemme de me laver les cheveux et de m’habiller. Elles ont été très présentes, l’une d’entre elles est venue dormir chez moi pendant une semaine au début de la rupture. Elles ne m’ont pas laissée seule. Et même si j’étais soulagée de ne plus être dans une relation qui ne marchait plus, je ne savais plus être seule. J’ai pu réapprendre en sentant en sécurité pour le faire, grâce à elles. Une soirée en solo à la fois, un restaurant seule à la fois. Chaque micro-décision était comme un pas qui me rapprochait de moi et m’éloignait de cette mauvaise habitude qu’on avait prise de rester ensemble sans amour. J’ai remis de l’amour dans ma vie et c’était de l’amour de moi à moi, de moi à toutes les personnes qui ont fait le choix de rester dans ma vie."

Du temps pour retrouver sa place dans le monde

La culpabilité a fini par partir : "Ça a bousculé beaucoup de choses en moi cette rupture. Je n’étais dévastée parce que je perdais quelqu’un que j’aimais. J’ai déjà vécu ça et là, ce n’était pas le cas. Mais j’étais surtout perdue. Je ne savais plus où j’en étais dans la vie et même ce que j’espérais pour la suite. Ça a mis un peu de temps à revenir mais là je vais mieux. Je suis heureuse, je m’éclate. J’aime bien être seule, je profite. Il m’a vraiment délivrée même si j’ai eu besoin d’un peu de temps pour en profiter. Peut-être même qu’un jour je l’appellerais pour lui dire de ne pas s’en vouloir et que je m’en suis très bien sortie."

À LIRE AUSSI

>> Largué.e, délivré.e : "J'ai tout quitté : mon travail, mon logement, ma ville. J’avais besoin d’un nouveau départ"

>> Le Grand Swipe : "On a eu un premier échange vif, amusant où il a été rapidement question de fessée, de corsets et dentelles"

>> Pourquoi les hommes font-ils moins de nudes que les femmes ?