Poly-Amours - Kouka, 35 ans : "Je suis en trouple, je m'arrange pour qu'on fasse du sexe le plus souvent possible"

Kouka a 35 ans et a d’abord essayé le couple monogame classique avant de se tourner vers le polyamour. Elle a d'abord rencontré Arnaud, puis Mathilde. Aujourd'hui, ils forment un trouple.

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Poly-Amours - Kouka, 35 ans : "Je suis en trouple, je m'arrange pour qu'on fasse du sexe le plus souvent possible". Photo : Getty Creative

Kouka a 35 ans et a d’abord essayé le couple monogame classique avant de se tourner vers le polyamour : "Je fais partie de la génération qui a presque toujours connu les applications de rencontre. J’ai énormément dragué sur les applis. Je me suis mise en couple avec plusieurs mecs, pour des relations qui ont duré de quelques semaines à huit mois maximum. À chaque fois, les ruptures ont été difficiles. Même quand le mec est nul, je me retrouve à souffrir. Probablement parce qu’on m’a toujours appris que le couple c’était l’objectif ultime. Quand il y a une rupture, pour moi c’est une attaque à qui je suis et une preuve d’échec. Alors, pendant un année, l’année de mes 30 ans, je suis restée célibataire volontairement. Et puis j’ai rencontré Arnaud et on a rencontré Mathilde. Maintenant, je suis en couple avec les deux, qui sont aussi en couple ensemble. On est dans un trouple, comme on dit."

"Je préfère le sexe à trois"

Pour Kouka, le trouple est la solution : "Je trouve qu’on gère mieux les conflits à trois. On est aussi obligés de beaucoup communiquer. On n’a jamais eu l’occasion de se quitter, on n'a jamais vécu de grande crise et je crois que c’est dû à ça. Aussi, je préfère le sexe à trois. Je ne m’ennuie jamais et, je ne sais pas, je trouve ça plus esthétique, plus excitant, plus tout. Je n’avais jamais essayé le sexe à trois avant de me retrouver en trouple. Je pense que c’est encore mieux parce qu’on s’aime. C’est comme le sexe à deux, c’est toujours mieux avec des sentiments. En tout cas, j’adore. Et je m’arrange pour qu’on le fasse le plus souvent possible."

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Elle ne regrette pas son ancien mode de vie : "J’étais très malheureuse. Je swipais pour passer le temps et aussi pour avoir la petite décharge d’hormone du bonheur quand j’étais choisie en retour. Pareil pour les messages. Je n’avais rien à fiche des hommes avec qui je parlais mais j’avais envie de leur plaire. Je sais que je suis bisexuelle depuis des années, mais je n’ai jamais trouvé le courage de draguer une femme. J’ai tellement entendu que c’était très différent de la drague hétéro que je ne m’y suis jamais mise. Résultat, il a fallu que je sois en couple avec Arnaud pour trouver le courage de le faire. Je ne regrette rien. Ça a été la meilleure décision de ma vie."

"On entend souvent que mon mec a de la chance d'avoir deux meufs pour lui"

Kouka est particulièrement agacée par celles et ceux qui pensent que son compagnon est chanceux : "Avec Mathilde, on entend souvent qu’Arnaud est un veinard, qu’il a de la chance d’avoir deux meufs pour lui et qu’il doit s’éclater. Personne ne prend en compte que c’est peut-être nous qui nous éclatons le plus. C’est en tout cas le sentiment que j’ai. C’est tellement sexiste de penser que seul l’homme profite de la situation. Ce n’est pas du tout le cas dans notre trouple. On essaye au maximum que chacun soit heureux et épanoui. On discute beaucoup pour arriver à cet équilibre. Il n’y a pas une homme qui profite et deux femmes qui font tout pour le satisfaire. Ça ne se passe pas du tout comme ça. Et puis ce qui m’énerve aussi, c’est que ça diminue le fait que nous ayons des sentiments les uns pour les autres, que nous essayons de construire une relation qui fonctionne. C’est comme si tout était basé sur le sexe, ce qui n’est pas vrai du tout. Oui, le sexe est super, mais je pense qu’il n’y en a pas plus, ni moins, que dans une relation classique. Ça fait sept mois qu’on est ensemble tous les trois. Je pense qu’au bout de sept mois dans une relation hétéro monogame classique, c’est encore la lune de miel. Et on ne dit pas à ces gens "tu dois t’éclater". C’est le truc qui m’énerve le plus. Je prends sur moi quand j’entends des choses comme ça. Et j’essaye de faire de la pédagogie. Mathilde est plus douée que moi pour ça. Arnaud, on l’écoute, naturellement, parce que c’est un homme. On essaye de faire comprendre autour de nous que notre relation en vaut bien une autre et qu’on est heureux comme ça. Et en même temps on tente de ne pas mettre toute notre énergie là-dedans. Ce qui compte finalement, c’est le temps de qualité qu’on passe ensemble."

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