Le Grand Swipe : "Victime de violences conjugales, je ne me sentais pas capable d'aller seule à notre premier rendez-vous"
Vous connaissez forcément des couples autour de vous qui se sont formés grâce à une application de rencontre. Peut-être même en avez-vous fait l’expérience. Le Grand Swipe raconte ces grandes histoires d’amour ou d’amitié 2.0 qui commencent avec un swipe, un like ou juste un message. Si vous aussi vous voulez raconter vos belles histoires de vie, d'amitié et d'amour, vous pouvez envoyer un message à cette adresse : lucilebellan@gmail.com.
Elsa a 34 ans mais déjà de lourdes expériences relationnelles derrière elle : "J’ai été plusieurs fois dans des relations abusives avec des hommes. Certains étaient violents verbalement, d’autres physiquement. Les ruptures ont toujours été des moments difficiles. J’ai eu besoin de me mettre à l’abri, d’aide de proches pour me protéger. Je ne veux plus revivre ça. Et en même temps, je refuse de croire que tous les hommes sont comme ça, que c’est une fatalité. Je pense que je peux être amoureuse et heureuse. Alors il y a un an, je décide de m’inscrire à nouveau sur une application de rencontre."
"Je me suis dit qu'il ne m'en voudrait pas"
Mais tout au long des étapes, Elsa se fait accompagner : "C’est avec une amie que j’ai refait mon profil. Avec une autre que j’ai choisi les comptes qui me plaisaient. Avec la première que j’ai proposé un rendez-vous. Je ne suis pas allée seule au rendez-vous d’ailleurs. Je ne me sentais pas capable. Je me suis dit que le mec qui me plaisait ne m’en voudrait pas, qu’il arriverait à comprendre si je lui expliquais. Mais le jour du rendez-vous est arrivé et je n’ai pas réussi à prévenir qu’il y aurait une amie avec moi. Elle est restée pendant une heure avant de partir sur un signe qu’on avait convenu à l’avance. Et je devais lui envoyer un message toutes les heures pour lui dire que ça se passait bien. J’ai eu besoin de ça pour me rassurer et me sentir à l’aise pour découvrir une nouvelle personne."
Vidéo. Mathilde Davril : "À 28 ans, j'ai remplacé Tinder par la prostitution."
Elsa a bien choisi le profil de celui qu’elle rencontre : "On y a passé des heures avec mes amies, donc je crois que la sélection a été rude. Mais je ne me sentais pas capable d’avoir des dizaines de rendez-vous juste pour voir. J’ai choisi Kevin parce que j’aimais ses photos et la douceur qu’il semblait dégager dans sa présentation. Il y a tellement d’hommes qui ont des présentations hyper agressives. Kevin avait l’air tout à fait différent. Et il l’est. Au rendez-vous, il a trouvé normal que mon amie soit là au début. Il n’a fait aucune réflexion déçue ou déplacée. Il a même été content de la rencontrer aussi et lui a posé des questions qui montraient qu’il s’intéressait à moi. Il a toujours eu la bonne distance. Je suis repartie après le premier rendez-vous en me disant que j’avais rencontré le bon. Ça fait un an et je n’ai jamais pensé autre chose de lui."
"Il suit une psychothérapie pour être la meilleure personne possible pour moi"
Elsa et Kevin habitent maintenant ensemble : "On s’est mis à habiter ensemble parce que c’était plus simple à gérer niveau loyer, pour moi comme pour lui. J’avais un peu d’appréhension mais j’arrive de plus en plus à ne plus laisser mes peurs prendre toute la place. Kevin a toujours compris ça et il le respecte. J’ai besoin qu’on me rassure et j’ai besoin de temps pour oublier les mauvaises choses que j’ai vécues. De son côté, il s’est mis à faire une psychothérapie parce qu’il veut être la meilleure personne possible pour moi. Encore un geste qu’il a fait et qui me donne les larmes aux yeux quand j’en parle. Il fait tout ça sans s’en vanter ou sans râler, juste parce qu’il pense que c’est juste. C’est un homme qui a été éduqué par une femme seule et je crois que ça joue. Il sait ce que les femmes vivent et il ne veut pas être un poids pour elles. J’ai de la chance d’être tombée sur un homme comme ça."
Elsa se surprend à rêver d’agrandir leur famille : "Je n’ai jamais voulu d’enfants parce que je ne voulais pas d’enfants avec mes ex en particulier. J’aurais été toute seule pour les éduquer et ça aurait été l’enfer sans aucun doute. Kevin me donne envie de construire une famille. C’est la première fois que je pense comme ça alors j’attends un peu avant d’en parler avec lui. Je veux que l’idée mûrisse encore un peu. Mais chaque jour qui passe me fait me sentir un peu plus prête. Je reviens de loin et me dire que je suis capable d’être heureuse et en confiance comme ça, ça me rend encore plus heureuse. C’est la preuve qu’on peut survivre à beaucoup de choses. Surtout quand on a les amies en or que j’ai. Et un amoureux qui ne ressemble à aucun autre."
À lire aussi :
>> "Man ban", elles ont décidé d'arrêter les hommes : "J’ai "élevé" mes standards, je n’ai pas envie d’être la deuxième mère d’un gamin"
>> Le Grand Swipe : "Je ne pensais pas que j’allais trouver quelqu’un en étant enceinte"
